The Belgian Center for Company law would like to share the following, regarding the passing of the regretted Didier Willermain.

Het BCV deelt in het verdriet van de familie, de ULB en de advocatuur bij het veel te vroege overlijden van Didier Willermain, die van bij de aanvang ook een actief lid was van ons centrum. Hij heeft mee gedebatteerd én richting gegeven aan het WVV, en voor sommige delen ook nauw samen gewerkt met de experts.

Wij herinneren ons een aimabele man, een intelligente jurist, een graag geraadpleegde advocaat, een constructieve bruggenbouwer, een graag geziene gast op studiedagen en een graag gelezen auteur van bijdragen. We wensen namens het BCV de familie alle sterkte om samen om hem te rouwen en zo zijn overlijden een plaats te geven in hun leven.    

De hommage aan Didier van collega Xavier Dieux, zoals gepubliceerd op de website van zijn alma mater (ULB) vindt u hieronder:

Didier Willermain (1969-2021)

Il n’avait pas cinquante ans lorsque, par un après-midi de mai 2019, il me fit part, avec la sobriété qui correspondait à son tempérament, du mal que l’on venait de lui annoncer. Nous le vîmes ensuite combiner, courageusement et sans jamais fléchir, ses activités professionnelles et académiques avec les traitements médicaux qui s’imposaient.Chaque étape franchie confortait l’espoir qu’il sortirait vainqueur du combat qu’un injuste sort venait de lui imposer et, le temps passant, cet espoir se fortifiait, même si l’on apprenait qu’il y avait des hauts et des bas, comme souvent dans pareille situation. La sidération n’en a été que plus grande lorsque, deux ans presque jour pour jour après la conversation évoquée ci-dessus, on apprit qu’il avait dû rendre les armes, entouré du réconfort et de l’affection de ses proches.

Né à Uccle, le 12 octobre 1969, Didier Willermain fut proclamé licencié en droit de l’Université Libre de Bruxelles, avec grande distinction, en juin 1992. Diplômé, l’année suivante de l’Université d’Amsterdam, il entama immédiatement son stage d’avocat dans l’association Van Ryn Van Ommeslaghe Van Beirs Faurès Flagey, sous le patronage de Pierre Van Ommeslaghe. Il avait été, comme l’on dit, « repéré » pendant ses brillantes études et c’est tout naturellement qu’il fut accueilli au « 113 », appellation abrégée qui suffisait alors à identifier le prestigieux cabinet qu’il avait sélectionné parmi toutes les possibilités qui s’offraient à lui.

Il poursuivit son stage chez Moquet Borde Dieux Geens et, brûlant les étapes, il devint vite associé de Dieux Geens et associés, avec son complice, Jean Quentin De Cuyper. Une carrière qui s’annonçait brillante et qui l’aura été en effet, se poursuivit ensuite au sein de Dieux et associés, puis, pendant près de vingt ans, au sein de la Law Firm américaine, Willkie Farr & Gallagher LLP, avant qu’il rejoigne, en 2020, Tetra Law.

De ce parcours, que sa brillante intelligence et une force de caractère peu commune lui ont permis de réaliser sans faute aucune, on retiendra qu’il fut associé à quelques-unes des plus grandes affaires de l’époque, tant sur le plan de la pratique transactionnelle, en matière d’offres publiques notamment, que du contentieux.

Mais Didier Willermain était aussi un « académique ». Oserais-je témoigner, pour l’avoir observé durant toutes ces années, de ce que l’enseignement du droit, la recherche et l’écriture, occupaient peut-être, au rang de ses préférences, une place aussi importante que la pratique professionnelle, les unes s’alimentant à l’autre et vice versa, dans la grande tradition dans laquelle il avait choisi de s’inscrire, au Barreau et à l’Université Libre de Bruxelles.

La Faculté de droit ne tarda d’ailleurs pas à reconnaître ses exceptionnels mérites, puisqu’il intégra, dès 1996, l’équipe des assistants de ce qui était encore le grand cours de droit commercial, avant de rallier, dès 2004, le corps professoral, en qualité de maître de conférences, pour le cours de droit commercial approfondi, alors inscrit au programme de la défunte licence spéciale en droit économique et, ensuite, pour le cours de « International Company Law and Corporate Governance », dans le LLM en « International Business Law ». Didier Willermain enseignait aussi le droit économique à la Solvay Brussels School of Economics and Management.

Ainsi était-il devenu un spécialiste reconnu du droit des sociétés et du droit financier. Ses multiples écrits ont très tôt impressionné la communauté juridique au sein  de laquelle il avait conquis une place de premier rang. Tout ce qui s’est, depuis quelques années, publié, à propos de l’administration des sociétés anonymes en particulier, comporte d’abondantes références aux écrits de Didier Willermain, devenu ainsi « une référence ».C’est donc très naturellement qu’il fut invité à rejoindre le comité de rédaction du « TRV/RPS » et du « TBH/RDC », ainsi que le Centre National de Droit des Sociétés. Ses avis y étaient écoutés et il apporta aux travaux qui présidèrent à la conception du nouveau Code des sociétés et des associations une contribution significative, dont les documents parlementaires attestent officiellement.

Brisée dans son élan, la carrière, déjà exceptionnellement riche, de Didier Willermain ne faisait que commencer et la communauté juridique attendait beaucoup de lui encore. Elle continuera à se référer à ses écrits, qui sont de la teneur de ceux sur lesquels le temps a peu de prise. Au détour d’une conversation, Pierre Van Ommeslaghe, dont on sait de quelle empreinte il a marqué le droit économique, m’avait confié en quelle haute estime il tenait les écrits de Didier Willermain. Le rappeler ici est peut-être un des plus précieux hommages qu’on puisse rendre à ce dernier.

Par respect pour la discrétion qui aura, pendant si longtemps, caractérisé mes rapports avec lui, je parlerai peu de l’homme. Je dirai seulement que l’harmonie familiale que lui procurait son épouse et ses deux enfants, qu’il aimait tendrement et qui le pleurent, représentait sa valeur de référence. Il la plaçait, avec une légitime intransigeance, au sommet de ses priorités – s’il s’autorisait, une fois par an, une escapade au salon nautique de Paris, parce que la pratique de la voile, en haute mer, constituait un ressourcement à la hauteur de ses vues.

Avec la même discrétion, garante d’authenticité, il aimait la peinture, le cinema, la chanson française, je pense, et la littérature. Il nous est arrivé, une fois et l’espace d’un bref instant, d’évoquer une lecture coïncidemment commune, sur le ton de la confidence….

Pierre Van Ommeslaghe en 2018, Isabelle Heenen en 2019, Didier Willermain en 2021:

  « Ce sont amis que vent emporte

  « Et il ventait devant ma porte »

   (Rutebeuf)